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Notre arrivée est plus tardive que prévu. Ici, on sait quand on part, mais jamais vraiment quand on arrive ! Nous nous étions doutés que le train avait pris un peu de retard, et vers la fin du voyage, il s’est arrêté en pleine voie pendant 1h30. Nous ne savions pas réellement où nous étions, mais de très nombreux indiens avaient l’air de descendre des wagons et de finir à pied entre les trains. Nous n’avons pas osé, et lorsque le train a redémarré, nous étions effectivement à 500 mètres du quai de la gare de Vanarasi !
Un jeune de la guesthouse nous attendait et nous a guidés, en rickshaw, puis à pied. La circulation en ville est très chargée, et comme d’habitude, tout le monde fait jouer le klaxon. Le bâtiment est très bien situé, et notre chambre donne sur un petit balcon au pied du Gange.
Le lit du fleuve est immense, d’un côté, il y a la ville et ses gradins, de l’autre, du sable à perte de vue. Après avoir mangé un petit snack, nous partons en fin d’après-midi découvrir les ghâts, gradins le long du fleuve sacré où viennent au matin se baigner les pèlerins hindous.
A cette heure, c’est plutôt une ambiance détente, les indiens se promènent en famille, nombreux sont ceux qui viennent y laver leur linge, d’autres faire baigner leurs troupeaux de buffles et leur frotter la peau.
Bien sûr, il y a les bateliers, qui cherchent à vous proposer leurs services de promenade. Dès qu’un endroit sur les gradins est un peu plus plat, les jeunes jouent au cricket.
Les chiens errants se disputent leur territoire, et les chèvres ou les vaches espèrent trouver leur bonheur parmi les détritus.
Tout en marchant, nous avons atteint le Harishchandra Ghât, deuxième lieu de crémation de la ville. Les familles achètent le bois, et préparent le bûcher au bord du Gange, voire un peu plus hauteur en fonction de la caste. Ils amènent le corps dans un linceul sur une échelle de bambou, l’arrosent de l’eau du Gange, et l’installent sur le bois. Ensuite, à l’issue d’un cérémonial, qui inclut la libération de ce qui reste d’âme par un coup de machette dans le crâne du défunt, ils mettent le feu au bûcher, afin de purifier le corps. Quelques heures plus tard, ils peuvent déposer les cendres dans le Gange, et ainsi arrêter le processus de réincarnation en une quelconque espèce vivante.
Assister à une crémation est un moment très surprenant – tout le monde peut y assister, puisque c’est au bord des gradins, et bien entendu, on ne prend pas de photos. Mais la vie ne s’arrête pas pour autant, et tout se mélange : a à peine quelques mètres du lieu de crémation, des enfants jouent dans l’eau, se chamaillent, et viennent courir autour des buchers en slalomant entre les poules qui trainent ici et là, un passant a récupéré un linceul de couleur à peine ôté d’un corps pour s’en faire sur le champ un maillot de bain, et d’autres enfants sont venus sécher leur maillots autour d’un bûcher… Incredible India !
Le soir, à la tombée de la nuit, nous avons assisté à la cérémonie du Puja, où des brahmanes effectuent des gestes en transportant de l’encens et de la lumière, des pétales de fleurs… au son des cloches et des battements de mains des fervents de l’assistance (si si, nous aussi !). Ils offrent aussi la lumière au Gange, en posant sur le fleuve des lampions sur des petites corbeilles en feuilles. La foule est compacte, et les bateaux extrêmement nombreux pour assister à la cérémonie depuis le fleuve.
Le lendemain, levés à 5h15 pour découvrir les ghâts au lever du soleil en barque, à l’heure où les pêcheurs lancent les filets pour dégoter du poisson.
A cette heure, il y a foule, les indiens viennent ici de très loin pour le rituel des ablutions. Ils doivent réciter un mantra, s’immerger trois fois et boire une gorgée d’eau du Gange avec la main. Après, souvent, ils en profitent un peu pour se laver les dents, les cheveux, nager un peu…
Lors de notre passage, il y avait un groupe spécial de 30 000 pèlerins venus du sud de l’Inde. Ils se faisaient tous raser le crâne, c’était assez impressionnant, notamment les femmes. Et découvrir toute cette activité depuis le bateau, dans la fraîcheur du matin, sans effort surtout quand vous n’êtes pas tout à fait réveillé, c’est bien agréable !
En journée, nous avons parcouru les petites rues du quartier du Chowk, accessibles uniquement à pieds. Ces petites ruelles sont pleines d’animation, d’odeurs plus ou moins agréables et de surprises.
Boutiques de yaourts, repasseuses d’un autre temps avec des fers à la braise, vaches bien sûr, et autres animaux divers. Pas mal de militaires pour protéger un temple, mais vu la foule et l’ambiance un peu tendue, nous avons préféré éviter. Nous avons même croisé sur notre route un chat mort, et une énorme vache qui venait de trépasser accompagnée de quelques indiens en train de se demander comment évacuer sa grosse carcasse. Pas besoin de la brûler cela dit, la vache est pure, elle sera donc sûrement mise dans le Gange telle quelle.
Le dernier matin, nous nous sommes aussi levés à l’aube pour cette fois assister aux bains mais côté terre. Partout, de l’animation, des petits vendeurs, des cantines en plein air, de très nombreux sadhus en méditation, hommes saints qui ont renoncé à tout et qui survivent grâce à l’aumône.
L’heure du train approchant, nous avons quitté la guesthouse et cherché un rickshaw. Embouteillages monstrueux dans la ville, notre chauffeur nous fait une grimace lorsqu’on lui annonce que notre train est dans une heure !
Finalement, c’était un vrai pilote de rallye ! Il a pris des ruelles improbables où on n’aurait pas vu un rickshaw passer, et a su zigzaguer pour nous déposer à la gare avec de l’avance et de quoi faire 2-3 emplettes avant de monter dans le train !
Prenez le temps de regarder une plus large sélection de photos de Vanarasi ! ci dessous le lien :
