Nous quittons Vanarasi en train en tout début d’après-midi, après notre course folle en rickshaw, et le train est plutôt chargé.
Sur les deux couchettes que nous avons réservées, celle côté couloir en hauteur est un peu mieux, et on peut s’y asseoir, et c’est là que l’on passe une partie de l’après-midi. On enchaine sur notre dîner, acheté auprès des vendeurs du train – beignets épicés et thali bien relevé aussi ! Puis vers 21h, tout le monde s’installe pour la nuit. Difficile d’éteindre la lumière, c’est le voyageur du dessous qui a tous les boutons de commande, mais quand on veut lui demander, on se rend compte qu’il est en pleine méditation !!! On ne sait pas trop quoi faire, et c’est finalement le chargé du wagon qui s’y colle.
Le lendemain matin, pas de pitié, vers 4h30, les indiens se réveillent, reçoivent et passent leurs coups de fil et discutent comme en plein jour. On se réveille et arrivons vers 6h30 avec seulement 30 min de retard à Delhi !
Notre voisin de train – celui qui méditait la veille – nous explique qu’il nous a bien entendu lui demander d’éteindre la lumière, mais qu’il ne pouvait pas sortir de son exercice ! pas de problème ! Après quelques discussions , Il nous encourage à prendre le métro pour changer de gare. C’est vrai que nous y avons gagné, seulement 2 station pour rejoindre Old Delhi, 8 roupies le ticket, propre et peu fréquenté à 7h00, et malgré le scan des sacs, c’est très rapide.
Après une petite pause rafraichissement dans les salons d’attente de la gare (et des toilettes qui pourraient rivaliser avec ceux du film Trainspotting… !), nous réembarquons pour 8h de train pour Amritsar, la « capitale » religieuse des sikhs. D’ailleurs, ils sont très nombreux dans le train, comptez les turbans !
A l’arrivée, nous trouvons un hôtel/guesthouse proche du temple, on leur demande quand-même un petit coup de balai et de nouveaux draps car la propreté n’est pas leur fort… heureusement les draps de soie sont là !
A voir dans la ville, le temple d’Or, impressionnant par la taille du site, son organisation, et bien sûr la ferveur qui y règne. La religion Sikh occupe un terrain à part en Inde, et les hommes se remarquent vite, ils ne se coupent ni la barbe, ni les cheveux, et ne sortent jamais sans leur turban de couleur. Devant nous couvrir la tête, ce sont des Sikhs eux-mêmes, voyant la piètre maîtrise d’Elodie, qui ont placé le chèche de François en couvre-chef !
Une fois rentrés, c’est une immensité de marbre blanc, la piscine de nectar où se baignent les croyants, et au milieu, le temple d’or, proprement dit, où sont récités continuellement des prières en musique. Il faut donc faire la queue et jouer des coudes pour l’atteindre – contact physique en pleine chaleur assuré !
Chaque jour, de très nombreux pèlerins se pressent dans l’enceinte du temple, y mangent – 10 000 repas par jour ! -, y dorment, y prient. C’est une ville dans la ville.
L’autre attraction de la ville, c’est la cérémonie de clôture quotidienne de la frontière Pakistanaise. Chaque fin de journée, des centaines de voitures se pressent pour rejoindre à 30 km de là le poste frontière. Nous nous étions faits abordés dans la journée par un vendeur pour « l’excursion », et nous voici à 8 clients dans une micro camionnette – 4 touristes / 4 indiens, François assis sur les accoudoirs avant, le pommeau de changement de vitesse entre les jambes… !
1heure de route plus tard, la camionnette et le conducteur n’étant plus tous jeunes, nous arrivons au parking près du poste frontière. Il faut finir à pied, et l’ambiance est à la fête : gargotes, vendeurs à tout va de chips, boissons, visières pro-inde, ou mini drapeaux … Le passage du contrôle de sécurité est une première épreuve, il y a foule, ça se bouscule, interdictions aux sacs, boissons, briquets et autres objets suspects. En tant que « touristes », nous sommes isolés dans le carré Vip au bout de la tribune, non sans avoir montré maintes fois notre passeport, et le spectacle – car c’en est un – peut commencer !
Tout d’abord, pour faire patienter tout le monde, les femmes sont invitées à faire la queue pour courir avec le drapeau jusqu’à la barrière indo-pakistanaise, histoire de narguer un peu les voisins d’en face.
Les décibels montent, les hauts parleurs crachent de chaque côté de la frontière des musiques actuelles, et les indiennes prennent possession de la route pour faire une petite ‘battle’ de danse, sous le regard des gardes-frontière qui ramènent de temps en temps un peu d’ordre dans les tribunes.
(un remake de full monthy ?)
Il y a moins de monde côté Pakistanais, en tout cas, séparation des genres dans les tribunes, et beaucoup moins de femmes que d’hommes.
Puis, des 2 côtés de la frontière, en simultané, chaque chauffeur d’ambiance prends le micro, fait crier le plus longtemps possible ses gardes – sous les applaudissements du public. C’est également le concours des supporters : « Hindustan – Hindustan », « Pakistan, Pakistan »…
Incroyable démonstration de fierté nationale…
Puis les gardes-frontières font le show, défilent au pas de course pour rejoindre la grille, s’intimident mutuellement en levant la jambe. Ça dure un bon bout de temps, jusqu’à la descente des drapeaux, le serrage de main et la clôture de la grille pour la nuit.
L'idéal, c'est que vous jetiez un oeil à ce petit film ci-dessous, ce sera plus parlant !
Tout simplement hallucinant !
et puis bien sûr, le lien vers l'album photos, avec quelques commentaires !
012---Inde-Amritsar
A très bientôt !